JO DALTON

Un Homme engagé et polyvalent.

Chef de la Section Kamikaz des Black Dragons, il est aussi Maitre de Taekwendo 4e Dan et producteur de musique.

Son Engagement, Son Combat

À travers diverses démarches, que ce soit en tant qu'artiste, sportif, ou éducateur, Jo Dalton s'investit pleinement dans la lutte contre la précarité et l'exclusion. « Je n’ai pas cessé mon combat », affirme-t-il. Son engagement actif vise à enseigner aux jeunes comment canaliser la violence, en mettant en avant les arts martiaux pour offrir d'autres perspectives. Actuellement Maître de Tae Kwon Do 4e dan, il contribue à former les champions olympiques de demain.

Jo Dalton a également été producteur de Daddy Lord C, membre du groupe la Cliqua formée en juin 1993. En 1994, Daddy Lord C a marqué l'histoire du crew avec la sortie du maxi : "Freaky Flow / Les Jaloux" sur le label Arsenal Records. Le groupe a connu un succès mondial en 1995 avec leur premier EP, « Conçu Pour Durer », réalisant des concerts aux États-Unis, en Suisse, en Belgique, au Canada, et en Allemagne, et assurant même la première partie de Mobb Deep et d'Afrika Bambaataa à New York.

En s'impliquant dans le monde du rap, Jo Dalton ambitionne de créer un outil constructif pour contrer les clichés qui nourrissent la haine. Son objectif est de redonner la voix à ceux que l'on tente de réduire au silence. Il constate amèrement que les jeunes des quartiers sensibles réagissent aux incitations et aux manoeuvres de manipulation de certains hommes politiques ou personnalités publiques, ayant une influence et des intérêts au sein même de ces quartiers.

Le Rap, selon la vision de Jo Dalton, doit avant tout permettre de s'exprimer sur des problèmes fondamentaux, stimulant ainsi la réflexion et la recherche de solutions.

Son combat ne se limite pas là. À une époque où la culture urbaine est stigmatisée, toutes les initiatives visant à lutter contre ces préjugés sont les bienvenues pour Jo Dalton. Les Zoneurs de la Culture Urbaine, une cérémonie qu'il a créée avec son équipe, est avant tout la mise en avant d'une dynamique culturelle. Elle va bien au-delà de l'événementiel, offrant chaque année à de nouveaux talents l'opportunité de faire entendre leur voix.

De Jérémie Maradas à Jo Dalton

En 1980, Jérémie Maradas-Nado arrive en France, envoyé par son père, sénateur sous la Ve République, pour échapper à la répression qui touche sa famille. La découverte d'un nouveau monde s'amorce rapidement. Cependant, une réalité différente le rattrape rapidement, fatigué de voir les agressions contre les siens rester impunies. Il décide alors de prendre justice en main et adopte le nom de Jo Dalton, intégrant ainsi le gang des Blacks Dragons, où les règlements de compte et la chasse aux skinheads deviennent son quotidien.

Ce groupe organisé lui offre une formation pour devenir combattant : « On avait entendu parler d'un Yves Le Vent à Montreuil (Seine-Saint-Denis) qui formait des combattants. On y est allés. À l'époque, il fallait être prêt à mourir pour les nôtres. Il y avait un pacte de sang, un code à apprendre par cœur. Et surtout, les arts martiaux que tous les membres devaient pratiquer », explique-t-il. Malgré une fausse accusation d'homicide, son affiliation aux Blacks Dragons le conduit à une peine de huit mois d'emprisonnement. Sa motivation ne faiblit pas, au contraire, il en ressort renforcé. Mettre son expérience et son vécu au service des autres deviennent son objectif ultime.

Un Homme Accompli

Jo Dalton a traversé plusieurs vies en une seule. Il a tout d'abord puisé sa force dans le sport, devenant cinq fois champion de France de taekwondo, et se positionnant comme l'un des piliers de l'équipe de France. En parallèle, en tant que chef du gang des BLACKS DRAGON, engagé dans la lutte contre les skins, il a également trouvé sa place en tant que producteur de rap. Sa vie a été documentée à travers plusieurs documentaires et conférences, faisant de lui le porte-parole de toute une génération.

Le DVD intitulé "The Black Dragons Gang" (sorti fin 2007) retrace l’histoire de ce gang né aux États-Unis dans le but de lutter contre le Ku Klux Klan. Bien loin d’être simplement perçu comme des voyous, le gang a été formé avec pour objectif premier de lutter contre le racisme et la délinquance.

Sorti en avril 2009, le documentaire "Légende Urbaine" retrace le parcours de Jo Dalton. Son état d’esprit est de rester positif malgré toutes les épreuves qu’il a traversées. La précarité et la violence ont longtemps été son quotidien, mais sa pratique assidue du sport et son désir de partager son état d’esprit ont permis d'avoir une influence significative aujourd’hui auprès des jeunes.

Jo Dalton est également producteur. "L’univers des lascars" est une compilation produite par Jeremy Aka et Jo Dalton. Ce projet puissant rassemble 16 groupes de rap abordant le thème de l’enfance en détresse.

Cette pratique assidue du sport lui permet aujourd’hui de se hisser au rang des meilleurs : quintuple champion de France de Tae Kwon Do, il choisit de mettre à profit son expérience pour devenir éducateur spécialisé pour les jeunes délinquants.